Stop Silence Haïti: Plus de 150 organisations appellent à un changement de politique internationale

Plus de 150 organisations (syndicats, ONG, associations, mouvements paysans, féministes, citoyens) haïtiennes, européennes, latino-américaines, canadiennes et africaines appellent à un changement de politique internationale vis-à-vis d'Haïti. 

Huit mois après le lancement de la campagne Stop Silence Haïti qui appellait au soutien des Haïtiens et de la défense de leurs droits, les exactions, violences et injustices dénoncées se sont aggravées. La pauvreté s'est accrue, la faim affecte plus de 4 millions de personnes, les enlèvements -doublés de viols-, se sont multipliés, et les bandes armées ont encore étendu leur pouvoir. L'insécurité généralisée touche toutes les couches de la population, compromettant un peu plus l'accès aux services sociaux de base, dont l'éducation et la santé. 

Cette détérioration des droits et des conditions de vie de la population est catalysée par la crise politique et le refus de Jovenel Moïse, président en fonctions, de quitter le pouvoir malgré la fin de son mandat. Ce dernier entend rester à la tête de l'Etat, le temps d'organiser à tout prix un référendum -interdit par la Constitution- fin juin et des élections en septembre. 

Face à cette situation, les Haïtien·ne·s se mobilisent et manifestent en masse pour exiger le respect de la Constitution, le départ de Jovenel Moïse et une transition de rupture

A travers cet appel, les organisations signataires souhaitent marquer leur soutien aux Haïtien·ne·s et à leurs revendications en exigeant des gouvernements, institutions internationales et singulièrement du Core Group de/d': 

  1. Respecter la souveraineté des Haïtiens et Haïtiennes et de dénoncer toute ingérence; 
  2. Ecouter les acteurs et actrices de la société civile haïtienne, qui se sont prononcés publiquement et à maintes reprises contre la tenue d'un référendum et d'élections, qui, dans les conditions actuelles, ne seront ni libres ni démocratiques, et ne peuvent s'apparenter qu'à une farce tragique, risquant de conduire à la restauration de la dictature; 
  3. Dénoncer l'illégitimité du référendum et du processus électoral, ainsi que l'absence de conditions pour que des élections libres et démocratiques puissent être réalisées avec Jovenel Moïse au pouvoir; 
  4. Soutenir un processus de transition exigé et mis en oeuvre par les Haïtien·ne·s, en s'appuyant sur la Constitution de 1987; 
  5. Appuyer le travail des organisations haïtiennes pour que les responsables des violations des DH -au premier rang desquels les massacres et la dilapidation des fonds Petrocaribe- soient jugés de façon juste et équitable; 
  6. Revoir plus largement, avec humilité et honnêteté, leurs politiques poursuivies ces dernières années, et même décennies, qui ont contribué à l'impasse actuelle. 

Découvrir l'appel et les organisations signataires: version FR, NL, EN, ES 

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